ETATS D'ÂME
CIEL D'ETE
Et notre regard se perd dans les lumières de la ville, elles pétillent, elles scintillent là-bas au bout de la nuit. Le chant lancinant des cigales de minuit nous berce jusqu'à nous envoyer au pays de l'oubli, pas l'oubli comme perdre la mémoire mais l'oubli comme se perdre. Se perdre dans nos pensées les plus grandes, nos espoirs les plus profonds, nos envies les plus niaises. On se perd mais on se cherche, on attend de se trouver. Puis on lève la tête, on les voit, ces étoiles qui dansent dans le ciel chaud de l'été, qui naissent et disparaissent au fil des années. Elles nous parlent et nous révèlent leurs plus doux secrets, ceux qui font frissonner quand ils sont glissés à l'oreille, doucement, en chuchotant. Un vent tiède nous enivre de son parfum d'été, il souffle inlassablement en attendant l'astre suprême et ses premiers rayons afin de lui demander pardon.
CREDO IN TE
Credo in te. Credo nell'universo.
Facciamo parte di una meravigliosa galassia.
Siamo tutti stelle che brillano per le persone che hanno bisogno di luce.
Siamo l'universo.
Niente di più.
Credo in te.
19.04.2020
TRAQUEE
Cela fait maintenant 3 jours. Je ferme les yeux et là, de nouveau cet enfer qui m'emprisonne l'esprit. Je marche le long de cette allée en regardant le ciel. Puis soudain, comme à chaque fois, les couleurs se ternissent, elles deviennent sombres, inquiétantes. Je cours dans l'espoir que je pourrai cette fois-ci leur échapper. Je sais pourtant que cet espoir est vain. L'un me saisi le bras, les autres s'approchent en riant et je finis couchée sur le bitume froid de la ruelle, à moitié morte de froid et d'horreur.
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17.07.2017
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La pluie coule à flot, les souvenirs remontent à la surface et le tonnerre donne le tempo, la tristesse regagne sa place. Le temps s'est gâté je perds pied. La colère des cieux ravage le paysage comme les larmes emprisonnent mon visage. Le grondement de la nature capricieuse envahit mon être et me transperce, me blesse à la façon de mille lames. Il rentre dans ma tête, s'immisce dans les pensées heureuses qu'il me reste et me détraque d'un baiser. Puisse le ciel me foudroyer pour qu'enfin je repose en paix.
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21.09.2018
SOMMEIL AGITE
Je me rappelle...cette nuit...ce fut la pire nuit que j'ai pu vivre. Dehors, le noir intense du ciel était brisé par de violents éclairs, le vent sifflait dans les branches et les nuages pleuraient sans cesse. l'atmosphère était si effrayante, presque apocalyptique. J'ai entendu quelqu'un crier, une fille. Quand j'ai réalisé que j'étais dehors, j'ai compris que cette personne qui criait...c'était moi.
Je marchais sous l'orage, le temps était épouvantable, la pluie frappait mon visage incessamment... j'étais complètement trempée.
A cause du temps orageux et pluvieux, je ne voyais rien à plus de cent mètres devant moi. Je ne savais plus où ma maison se trouvait...et même si je criais à l'aide, personne ne pouvait m'entendre...j'étais seule...seule et perdue. J'avais perdue mon chemin et avais complètement perdu mes esprits. Tous mes démons revenaient à moi...j'étais si fatiguée que mes pieds marchaient tous seuls.
Autour de moi, un nuage de fumée blanche s'était formé et des tombes avaient poussées comme des fleurs fanées. Toutes les personnes que j'aimais sont apparues comme des fantômes, des esprits. Elles me reprochaient de les avoir abandonné, de ne pas les avoir aimé assez...Chaque mot qu'elles pouvaient dire me blessait physiquement : plus le temps passait, plus je saignais. Je criais de douleur, je me sentais vide, froide et déprimée. Je me sentais si seule.
Après avoir crié une dernière fois, à bout de forces, je me suis réveillée dans ma chambre. Tout ça n'était qu'un horrible cauchemar...
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22.02.2016
FUMEE
Il tient entre ses doigts
Comme une sorte d'extension.
Une clope allumée par trois fois
Réflexe étrange, sans raison.
Il n'est plus tout jeune, il le sait
Et pourtant il continue de fumer.
CRIS
DANS LA NUIT
HISTOIRE
D'UN SOIR
22h. Elle sort du travail encore tard ce soir. Il fait nuit depuis un moment déjà en ce mois de décembre. Les fêtes de fin d'année approchent et elle va enfin revoir ses proches. Elle est heureuse. Comme chaque soir, elle va à l'arrêt 32 du bus de ville et attend. Comme chaque soir, un vieil homme est assis là et lui sourit bêtement. Elle lui raconte toujours ses journées sans jamais vraiment savoir s'il est intéressé. Il connait tout d'elle, ses passe-temps, son emploi du temps. Il est comme un père pour elle, celui qu'elle n'a plus depuis ses 18 ans. Mais ce soir il est différent, son sourire est différent, ses habits sont différents. Il porte un grand manteau blanc et de petits souliers brillants. Il est impatient. Elle s'assoit près de lui sans un bruit. Il se rapproche, les mains dans les poches. Soudain rompant le silence, un coup retentit dans la nuit. Elle pousse un cri de surprise et s'effondre telle une poupée de chiffon. Il l'a tuée, d'une balle dans le cœur. Ce cœur devenu si beau et brillant en cette période de fêtes et d'amusement. Il est maintenant froid et sans éclat. Le sang coule lentement sur la ruelle et la neige doucement se teint d'un rouge vermeil. Un vieillard aux cheveux grisonnants est assis sur un banc, il a les chaussures pleines de sang.
AU LOIN
Je suis là, debout, à regarder l'horizon
Une mer de nuages semblable à du coton
Glisse autour de moi
Et murmure tout bas
Une ode au firmament
Emportée par le vent
Telle une plume de chaleur
Glacée par l'air du temps
La mer de nuages blessée par les écueils
Cache sous son écume
Les pieds de ces géants
Dont les versants abrupts
S'élèvent sans écho
Jusqu'aux sommets éclos.